Pourquoi rejoindre le PAQTE ? 

C’est un prolongement naturel des engagements que Publicis a déjà ; déjà de la part de nos fondateurs. Il y a des engagements historiques, de Maurice Levy évidemment, et puis d’Arthur Sado. Et on s’est aperçu qu’il y avait beaucoup d’initiatives personnelles de collaborateurs qui étaient cloisonnées. Avec la nomination de notre Responsable Diversité & Inclusion, Leïla Grison, on est dans de la construction avec un éveil et une conscientisation que ces sujets seront encore beaucoup plus impactants. Être membre du PAQTE, c’est une suite logique qui va nous aider aussi à assoir un réseau et une visibilité avec les 4 axes.


L’engagement initial du top management est-il important sur ces sujets-là ?

Le management doit être rôle modèle pour insuffler cette dynamique. C’est ce qui va drainer l’ADN qui va s’incruster dans les recrutements qu’on va pouvoir faire et dans l’éveil et la sensibilisation de chacun des collaborateurs. C’est une éthique de responsabilité à l’égard de ces jeunes. 

N’occultons pas aussi une éthique de performance. Aujourd’hui un groupe comme Publicis s’adresse à une clientèle extrêmement vaste avec des messages de communication publicitaire et ne peut pas passer à côté des cibles qu’on essaie d’adresser. On s’aperçoit aussi que plus le collectif est divers, plus on va être créatif et donc performant. Donc il n’y a pas uniquement ce regard de responsabilité à l’égard de ces jeunes, mais réellement un impact sur notre performance.


Pouvez-vous présenter quelques initiatives ? 

Il y a plusieurs programmes, moi-même j’avais en 2018 mis en place une Préparation Opérationnelle à l’Emploi (POE), en partenariat avec Pôle Emploi, la Maison des Jeunes, et évidemment notre entreprise, où on allait récupérer des talents qui avaient été isolé du marché de l’emploi, soit par le handicap, soit par les milieux défavorisés, soit par l’aspect géographique, qu’on allait remettre dans l’emploi avec une formation intensive sur un métier visé. 

De manière plus ancrée sur ce début d’année, le programme Publicis Track mené par Leïla Grison consiste à aller chercher des stagiaires dans des milieux écoliers différents de ceux beaucoup plus classiques, notamment en lycée. On est à notre troisième promotion. Ce sont des BTS en communication, pour la plupart boursiers qu’on va insérer dans nos missions concrètes, avec de l’accompagnement, du coaching pour plus tard. Ce sont des jeunes qu’on va prendre en BTS et qu’on va éveiller sur les possibilités de poursuivre des études dans des milieux qu’ils n’auraient pas forcément envisagés.  En étant membre de PAQTE, nous comptons aller chercher des viviers de talents auxquels on n’aurait pas eu spontanément accès. 

Publicis TracK a commencé avec une dizaine de stagiaires, la deuxième édition, au mois de mai, c’était une vingtaine, et là, au mois de novembre, on a une trentaine de stagiaires que l’on souhaite intégrer. En l’espace de 24h, on a obtenu une cinquantaine de tuteurs volontaires pour accompagner ces jeunes. 


Aujourd’hui une entreprise ne peut-elle pas juste se contenter des candidats qui postulent  ?

Evidemment pas, parce que ceux qui postulent ont déjà eu cette démarche, cette connaissance. Et aujourd’hui, il faut pouvoir descendre dans des strates beaucoup plus basses (quand je parle de « basses », je parle en termes de collèges, de lycées), pour aller sensibiliser, émerveiller sur nos métiers ces jeunes qui n’en auraient pas eu l’idée. Ceux qui postulent, j’allais dire, sont presque favorisés, puisqu’ils ont déjà eu cet éveil. Quand on arrive post-bac, c’est presque trop tard. 

Vous parliez de nos actions, il y a évidemment la sensibilisation, le recrutement mais avant le recrutement, il y a la formation. Et c’est ce qu’on fait avec des programmes bien identifiés.


Quels sont vos partenaires institutionnels sur ces sujets ?

A part Pôle Emploi, on n’en a pas forcément. C’est d’ailleurs ce qui va changer avec la nomination de Leïla sur une création de poste totalement dédiée à cette activité-là ; Cette activité était précédemment fondue dans la communauté RH mais pas totalement incarnée par une personne qui allait dédier son énergie à ces sujets-là.


Quels sont les principaux messages que vous transmettez aux jeunes et plus particulièrement aux jeunes de milieux sociaux défavorisés ?   

En tant que représentante de la direction du Talent Acquisition, et le titre est clair, on va chercher des talents !  Pour moi, les talents c’est la créativité, c’est la motivation, c’est la ténacité, ce sont les parcours de vie. 

Et donc les messages que je donne c’est que nos métiers sont ouverts à tous. « Ne vous fermez aucune porte par auto-censure ».

On a plus de 63 nationalités chez Publicis, 7 recrutements sur 10 l’année dernière étaient dédiés sur des jeunes de moins de 30 ans. On a totalement conscience que notre performance va être reliée à ces jeunes qui sont aujourd’hui débrouillards, connectés, curieux. 

De la même façon que nous, entreprise, commençons à être totalement ouverts sur ces sujets de diversité, vous, les jeunes qui incarnez cette diversité devez oser aller chercher des métiers, des cultures d’entreprise que vous n’auriez peut-être jamais envisagées. 

Nos métiers sont aussi en pleine mutation, les talents que nous recrutons aujourd’hui vont venir nous aider à structurer, à construire les métiers de demain. On a besoin de les co-construire. Nous avec nos idées, nos garants de performance, et eux, presque avec une naïveté, une motivation, une capacité d’adaptation et d’intégration. On va bien sûr les accompagner.

On a aussi besoin de féminiser nos métiers techniques. Sensibilisons nos jeunes filles dès le départ. Aujourd’hui, on invente de nouvelles façons de travailler, le « Future of Work » et des quartiers qu’on disait défavorisés, ou éloignés des pôles d’emploi, deviennent aujourd’hui plus accessibles avec le télétravail. Et donc pour moi l’axe essentiel, c’est vraiment d’aller sur la sensibilisation, et de montrer aussi qu’au sein de l’entreprise, on a une envie, et on a des gens très volontaires pour accompagner ces jeunes.